David-Alexandre Lobry
Ensuite, je suis remonté dans le Cher travailler un peu avec Yann et Joseph, puis j'ai rapidement enchainé sur des vendanges en Bourgogne, à Chassagne Montrachet, chez Philippe et Laura Coffinet-Duvernay. Si vous n'avez jamais fait de vendanges, c'est là où il faut aller ! Accueil et ambiance des plus sympathiques.
Puis nous arrivons rapidement vers la fin d'octobre, difficile de trouver un travail correctement rémunéré dans les champs pour quelques mois... Que faire ?
Ma plus grosse interruption s'est située en 2014, de fin mai à septembre 2014, où je suis allé prêter main forte autant que je le pouvais à mon poto Jacques Garnavault, dans sa ferme de La Baurie, dans le Périgord. Jacques est impressionnant de volonté, vous n'en croiriez pas vos yeux si vous étiez passés chez lui au mois d'août l'année dernière sachant que le travail maraicher à proprement dit avait débuté en février de la même année ! Des gros bisous mon pote ! Je t'envoie un mail dans la foulée aussi !
Et j'ai continué à développer de mon côté mon projet de formateur/consultant en agriculture biologique par le biais du maintien et la réhabilitation de la fertilité biologique des sols, principalement en contexte maraicher.
Aujourd'hui je travaille aux Etats-Unis, au sein de la Montana State University sur leur ferme expérimentale. Etant venu ici pour accompagner mon épouse, je suis allé à la rencontre des maraichers bio du coin, et j'ai atterri sur la ferme expérimentale de l'université, à 10 min en vélo de chez moi. La rencontre s'est passée à merveille, en gros ça s'est passé ainsi :
David Baumbauer (responsable du Plant Growth Center) : "C'est ce qu'on fait ici ! On travaille en s'inspirant des travaux d'Elliot Coleman, du livre "Le Jardinier Maraicher" de Jean-Martin Fortier, qui se sont inspirés des maraichers français d'ailleurs !"
Moi-même : "je ne pouvais pas mieux tomber ! Je connais bien le travail de Fortier, Coleman... tout ça tout ça !"
Mac Burgess (docteur en physiologie végétale, mon "patron" actuel) : "Et tu peux travailler ?"
Moi-même : "Bien sûr ! C'est ce que je cherche !"
David Baumbauer : "Génial ! Enfin quelqu'un qui va comprendre ce qu'on fait ici !"
Et on a commencé notre collaboration début avril 2015, qui va perdurer jusque septembre 2016, durée du contrat de mon épouse ici. Je cultive divers légumes, diverses variétés à chaque fois, ces expérimentations sont notamment destinées à sélectionner les variétés les mieux adaptées pour les maraichers locaux avec qui nous sommes en très bon contact. J'entretiens autour de 1500 m2 de légumes plein champ et un peu plus de 500 m2 sous serres mobiles sur rails et travaille aussi sur des variétés céréalières et sur des cultures de couverture.
Ainsi, je suis en phase de fortification de mes connaissances scientifiques en termes de compréhension des paramètres en jeu dans la fertilité des sols, leur analyse tout en effectuant le travail maraicher sur ces diverses cultures que je gère de mes petites mains de plus en plus caleuses ! Je côtoie donc au quotidien les gourmands de tomates, le sarcloir, la houe, le tracteur avec sa rotobineuse, la motobineuse, l'ordinateur avec ses publications scientifiques et le pH-mètre, le spectrophotomètre dans le labo... Je sens que je me rapproche "dangereusement" de la réalisation de mon projet.
Le retour en France est prévu en septembre 2016. Je prévois d'ici là de développer un certain nombre de supports de formation sur diverses thématiques précises réunis au sein d'une offre de formation assez large que je compte proposer à divers organismes de formation, au sein des réseaux de l'agri bio genre GRAB, assos locales, chambres d'agri (Même eux ouais! ^^)...
Voilà pour ces deux années suivant ces deux mois et demi de rêverie à 30 à Sainte Marthe. Ce dont je veux vous faire part au sein de ce mail c'est finalement ceci, ne croyez pas que ce n'est qu'une rêverie. Elle restera à ce stade si vous vous en désaisissez. Ne vous attendez pas, vous le savez mais il est bon de le garder à l'esprit, à ce que vous réalisiez votre projet au sortir de la formation. Restez même ouverts quant à ce projet, gardez un fil conducteur mais autorisez l'intervention de l'inattendu, de la nouveauté, c'est ainsi que finalement, vous réalisez chaque jour votre projet.
Bien le bonjour à toi qui lit ce message !
Mes belles amitiés aux formateurs et tous les intervenants.
Des gros bisous à tous mes copains que j'ai pas vus depuis trop longtemps !
David-Alexandre Lobry